Ragoût d’aubergines à l’Iranienne ou khoresht bademjan à notre sauce

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Aujourd’hui, c’est cours magistral : Ode à l’aubergine !
Ah l’aubergine, voilà un fruit qui mérite toute notre attention, qu’on l’assaisonne avec soin, et qu’on le cuisine avec amour ! Parce que oui, il lui en a fallu du courage et de
la persévérance, pour arriver dans nos assiettes ! Originaire d’Inde, semble-il,suivant
la route de la soie, il arrive au VIII ème siècle dans les pays de la Méditerranée Orientale puis en Afrique du Nord et en Espagne. Certains savants de l’époque considèrent l’aubergine comme maléfique. Ils disent même que son nom arabe
« Bâdhinjân » viendrait debâd al-jân, c’est-à-dire « œuf du Djinn ». On l’accuse d’engendrer la mélancolie, la folie ! Son arrivée en Europe n’est pas plus triomphale. La pauvre ne s’attendait pas à être, aussi mal accueillie. Appartenant à la joyeuse famille des solanacées  (La Famille Adams version botanique), pourvoyeuse de plantes à sorcières en tous genres : Mandragore, Belladone et autres, la malheureuse aubergine subit, alors, la mauvaise réputation de sa parenté. Dans le Grand Herbier, encyclopédie médicale de référence au XIVème siècle, iIl est dit que la Melongena, son autre petit nom, donne des fruits qui ont « qualité mauvaise ». On lui attribue le doux surnom de « mala insana », autrement dit pomme malsaine ou pomme furieuse. Au XVI ème siècle, Matthioli, médecin et botaniste Italien, dit de l’aubergine qu’elle engendre, en plus de la mélancolie, les chancres, la lèpre, les hémorroïdes et autres joyeusetés. Les Allemands eux, l’appellent Doll opffel, soit pomme de rage. Tout aussi charmant ! Cantonnée, pendant longtemps au rôle de plante ornementale, il lui faudra attendre la fin XVIII ème  pour être cultivée pour ses qualités gustatives. Et encore ! En 1960, oui, oui 1960, on lui fit procès parce que, comme la plupart des solanacées, (tomates et pommes de terre comprises), elle contient de la nicotine. Au secours, l’aubergine, fille de mauvaise vie est, en plus, une fumeuse invétérée. Enfin, il vous faudrait en manger 10kg pour absorber l’équivalent d’une cigarette. Autant dire qu’on est loin de l’intoxication ou de la solution « sevrage miracle ». Bref… Elle se sera battue la gueuse pour finir le plus souvent en ratatouille ou en ragoût ! Pas sûr qu’on aurait autant de ténacité pour finir bouillie. En tout cas, nous, on lui a rendu sa dignité, on l’a chouchoutée, on l’a accompagnée de sa cousine la tomate (qui, elle aussi, en a vu des vertes et des pas mûres), on l’a baignée d’épices pour qu’elle se sente bien. Et puis on lui a rendu hommage : On l’a dévorée avec délectation… Fin du voyage !

Ingrédients pour 4 à 6 personnes
Temps de préparation et cuisson : 
50 mn
500 g de bœuf haché
2 aubergines
1 gros oignon hâché finement
1 boite de pulpe de tomates
2 grosses c. à c. de concentré de tomate
2 gousses d’ail haché
1 c. à s. rase de cannelle
1 c. à c. de coriandre moulu
½ c. à c. de curcuma
Sel, poivre
Huile d’olive
½ citron

PS : Vous pouvez prendre de la viande de boeuf ou d’agneau (nous on aime la viande hachée). Dans ce cas, coupez-là en petits morceaux. Suivez la recette et goûtez pour être sûre qu’elle soit bien tendre.

Préparation
Lavez les aubergines. Coupez-les en 4 dans le sens de la hauteur, puis en rondelle.
Faites-les revenir dans un wok avec de huile d’olive, à feu moyen pendant environ 10 à 15 minutes, jusqu’à ce qu’elles soient fondantes. Réservez.
Dans une marmite, faites chauffer 2 c. à soupe d’huile d’olive, et faites-y revenir l’oignon hâché jusqu’à ce qu’il devienne translucide. Ajoutez l’ail et la viande, puis les épices. Mélangez le tout afin que la viande s’imprègne des parfums. Faites revenir quelques instants. Ajoutez la pulpe et le concentré de tomates. Couvrez d’eau et portez à ébullition. Ajoutez les aubergines, baisser le feu et laisser mijoter pendant encore environ 30 à 40 minutes. La sauce doit réduire mais pas brûler, attention donc ! Servez avec du riz, arrosez d’un peu de jus de citron. Dévorez !

Photos : Sandrine Zakri
Les photos du site sont la propriété exclusive de S. Zakri et ne peuvent être utilisées sans autorisation préalable.

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. simone jeanne lafleuriel-zakri dit :

    c’est fait et c’était très bon…et avec le jus de citron à la fin sur l’assiette.

    J’aime

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