Salade de prunes


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Il y a longtemps que cette idée nous trottait dans la tête, faire une salade de prunes, comme celle dont on avait lu le descriptif dans le livre 1 de Games of Thrones. « […] Les plats se succédaient sans trêve. […], salades mêlées de doucette, d’épinards, de prunes et de noix pilées… ». On s’est décidé et ça tombe bien car c’est encore la saison. Quetches, mirabelles, reines-claudes, prunes rouges, jaunes ou bleues…Sur les étals, en ce moment, ces petits fruits ne comptent pas pour des prunes, pas plus que nous d’ailleurs qui sommes brunes. Mais au fait pourquoi une prune ne vaudrait-elle rien alors que cette salade est si bonne ?  Réponse ici, pour les curieux. Pour les autres, suivez cette recette archi simple et dévorez !

Mais pourquoi dit-on « compter pour des prunes » ?
Pourquoi, quetsches, mirabelles, prunes rouges ou jaunes, se sont retrouvées embringuées dans une expression où leur valeur est nulle ? Allez, plongeons dans l’histoire et remontons jusqu’au XIIe siècle, au temps de la deuxième  croisade. À cette époque (et encore aujourd’hui…mais ça, c’est une autre histoire !), pour expier ses fautes, il n’y avait rien de mieux à faire que de lancer une croisade. Rongé par ces pêchés Louis VII le Jeuneveut à tout prix que Dieu lui accorde son pardon. Tenace, il obtient du pape Eugène III d’éditer une bulle de croisade qui reste sans suite. Mais bientôt, le tombeau du Christ est en danger. Le Royaume de Jérusalem se trouve menacé après la chute du Comté d’Édesse. Le pape pousse l’abbé Bernard de Clervaux, grand promoteur de l’ordre Cistercien, dont la spiritualité est fortement marquée par la pénitence, à prêcher pour une nouvelle croisade. En ce jour de Pâques de l’an 1146, Bernard de Clervaux fait  résonner un discours qui galvanise les foules. Il promet aux courageux qui partiront l’absolution absolue. Louis VII, n’attendant que cela pour mettre fin à ses tourments, lance donc son peuple dans l’aventure. Et les voilà partis, soldats et pauvres hères, prêts à tout pour se faire pardonner leurs péchés et assurer leur salut dans la vie éternelle. Ils ne seront pas déçus du voyage ! 23 juillet 1148, plein de ferveur, les voilà  en Syrie, devant Damas (et non à Édesse comme prévu initialement), pour assiéger la ville et la faire tomber dans le giron de la chrétienté. Mais le siège est un désastre. Ils se retrouvent écrasés par la chaleur, ne recevant de pluie que celle des flèches, et n’ayant rien à manger que les délicieuses prunes de Damas, dont les pruniers, dans les vergers où ils se sont retranchés, sont couverts. La croisade tourne court. Quatre jours ! Quatre jours, et la croisade est pliée. Les survivants au carnage rentrent en France sans salut et sans gloire avec pour seul butin quelques pieds de pruniers. Tout ça pour ça, autant dire pour rien ! À pardon, si, pour des prunes !

L’histoire de cette expression est loin d’être une salade, mais c’est pourtant ce qu’on en a fait. Alors, dévorez !

Ingrédients pour 4 personnes
500 g de prunes de toutes sortes et de toutes les couleurs
Un mélange de mâche, de jeunes pousses d’épinard, et
d’un peu de roquette.
On avait du pourpier alors on en a mis, mais c’est facultatif.
Quelques mûres
75 g de fromage de chèvre frais ou plus pour faire des tartines
Quelques noix décortiquées
Quelques feuilles de romarin

Pour la sauce
3 c à s d’huile d’olive
1 c à s de vinaigre balsamique
1 c à s de miel liquide
1 c à s de moutarde
Du romarin ciselé (5 à 6 feuilles)
Set et poivre

Préparation
Dans un bol, préparez la sauce de salade en mélangeant tous les ingrédients. Dénoyautez et coupez les prunes en 2 ou plus selon leur grosseur. Réservez-en quelques quartiers pour la déco. Dans un saladier, mélangez le reste avec la sauce de salade.
Sur un joli plat disposez votre mélange de salade, et par-dessus, les prunes enrobées de sauce. Disposez ensuite les mûres, les prunes que vous aviez réservées, les noix et le romarin.
En ce qui concerne le fromage de chèvre, vous pouvez soit l’émietter et en parsemer la salade ou bien faire comme nous, le proposer en tartines.
Voilà, c’est fait, il ne reste plus qu’à dévorer.

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Photos S. et M. Zakri
Les photos sont la propriété exclusive de S. Zakri et ne peuvent être utilisées sans autorisation préalable

4 commentaires Ajouter un commentaire

  1. lafleuriel dit :

    Super appétissant, et en plus pour l’histoire de la prune ! Ce qui est surprenant, c’est qu’elle semble pas connue ou mal identifiée par les herboristes et botanistes ou médecins de l’époque…bref, en tarte aussi c’est super et mieux qu’en confiture…à mon avis

    Aimé par 1 personne

  2. lafleuriel dit :

    Je rectifie celle de Damas est aussi connue sous le nom « d’oeil de boeuf », et Dioscoride , déjà, précise que les prunes sont astringentes et que celle de Damas, quand elle est séchée, est meilleure à l’estomac, et resserre le ventre… précision reprise par nombre d’auteurs dont Rhazès qui, pour cet effet, la déconseille aux vieillards…bref…

    J’aime

  3. cali55 dit :

    C’es beau et super appétissant ! Tout à fait le genre de salade que j’aime manger de temps à autres !

    Aimé par 1 personne

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