


Encore un été loin d’Alep… Comment ne pas y penser. Comment ne pas s’inquiéter pour notre famille, qui, en plus de souffrir des conséquences de cette p** de guerre – quoi, les djihadistes sont encore aux portes de la ville ? – fait face, comme le reste du monde, à la pandémie de Covid. Ils manquent de tout. Les prix des fruits et des légumes se sont envolés. La viande est devenue inabordable. Les médicaments viennent à manquer. La faute à l’embargo… Ah oui, tiens, un embargo, quelle bonne idée pour attiser les souffrances d’un peuple ! Sans compter les coupures électriques et de gaz… P** de guerre ! La Covid, c’est la cerise sur le désespoir ! Il ne manquait plus que ça pour noircir le tableau… On enrage ! Alors les souvenirs adoucissent l’inquiétude. Ah les beaux jours… où le soir venu, après une journée écrasante de chaleur, nous quittions, à la fraîche, notre ancien quartier des souks, face à la majestueuse citadelle, pour rejoindre Jdeidé, le quartier arménien, et aller dîner chez Sissi. Ce restaurant, était devenu en peu de temps une institution et le rendez-vous du tout Alep chic et gourmand. Installé dans une magnifique demeure restaurée avec goût, la nourriture servie n’était que pur délice. Et, chose importante, on pouvait y dévorer les crudités qu’ailleurs, il était préférable d’éviter, sous peine de…. bref ! C’est là que nous avons goûté du Itch pour la première fois. Cette entrée est l’ersatz végétarien du kibbeh nayeh ou kibbeh cru, qu’on évitait aussi, pour les mêmes raisons que les crudités, vu que c’est une préparation à base de viande de crue et boulgour ! Après cette entrée, entourée de ces copains les mezzés, s’ensuivait une farandole de plats de viandes grillées, de ragoûts de légumes et autres joyeusetés… Le restaurant avait fermé pour travaux avant la guerre. Mais d’autres, nombreux et d’aussi belle qualité, avaient déjà pris la place pour notre plus grand bonheur. On en salive d’envie ! Nostalgie, réminiscence… à chacun sa madeleine ! Voulez-vous goûter à nos souvenirs ? Alors cuisinez, partagez, dévorez !
Pour 6 personnes
Préparation : 30 mn
Ingrédients
250 g de boulgour fin
1 oignon blanc émincé
2 tomates pelées et hachées
4 c. à s. de concentré de tomate
1 poivron corne vert épépiné et émincé
1 c. à c. de cumin en poudre
1 c. à c. de mélange poivre d’Alep (recette ici) ou à défaut de mélange 4 épices
1 c. à c. de menthe séchée en poudre
1 c. à s. de mélasse de grenade (ou à défaut réduction de vinaigre balsamique)
1 tasse à café de feuilles de persil plat
1/2 tasse à café de feuilles de menthe fraîches
1/4 de grenade égrainée
Huile d’olive
Eau
Sel
Préparation
Versez le boulgour dans un saladier et couvrez-le avec 40 cl d’eau. Réservez 30 mn, le temps qu’il absorbe tout le liquide. Pendant ce temps préparez la sauce tomate.
Pelez et émincez les légumes. Faites chauffer deux cuillères à soupe d’huile d’olive dans une poêle. Lorsqu’elle est chaude, ajoutez l’oignon émincé. Faites le cuire jusqu’à ce qu’il devienne translucide. Ajoutez le cumin en poudre et le poivre d’Alep. Faites revenir 2-3 minutes et ajoutez le piment, les tomates et le concentré de tomates. Salez. Poivrez uniquement si vous utilisez le mélange 4 épices à la place du poivre d’Alep. Laissez compoter quelques minutes. Passez ensuite cette sauce au mixeur. Réservez le temps qu’elle refroidisse. Égouttez votre boulgour si nécessaire. Ajoutez-y votre sauce tomate froide, la mélasse, les graines de grenade et la menthe sèche. Émincez finement vos herbes fraîches au mixeur ou au couteau. Ajoutez-les au boulgour. Rectifiez l’assaisonnement si nécessaire. Il ne reste plus qu’à verser votre préparation dans un joli plat. Parsemez de quelques feuilles aromatiques et de grains de grenade. Arrosez d’un filet d’huile d’olive. Dévorez !
Réalisation et photos : Sandrine et Muriel Zakri
Les photos du site sont la propriété exclusive de S. et M. Zakri et ne peuvent être utilisées sans autorisation préalable.
Oh oui tout est souvenirs mais aussi que de tristesse et de colère.. Mais bon, on peut se refaire ce mezzé..Et en plus les tomates et la menthe mais bien fraîche, j’en ai cueillies ce jour même mais dans les parcelles de notre Agro Cité : celles qui sont réservées à tous ceux qui veulent bien les planter mais sans s’en occuper en individuel…Par contre on paie nos récoltes…à prix d’adhérent lol.Tout ce mois, j’aurai donc des tomates avec le vrai goût de tomate. De la menthe, j’en ai de diverses sortes sur mon balcon, mais l’ami amateur jardinier qui a lui une belle parcelle bien verte, m’a invitée à en ramasser une belle brassée. La menthe ça devient vite envahissant. Alors oui, il faudra la séche.r Elle embaume déjà.I l y en aura pour tout l’hiver.. ET pour le reste oui, il faut la recette du poivre d’Alep. Nos provisions du poivre authentique ramené d’Alep est épuisé P…d’embargo La honte pour ces US et comparses qui mettent un embargo dès que piller un pays ne leur suffit plus.
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